On retrouve des traces de ce métier dans l'antiquité, et il est probable qu'il existe depuis que l'homme maîtrise le façonnage des métaux pour fabriquer des outils.
La tâche des scieurs de long était de scier des troncs d'arbres entiers dans le sens du fil, afin d'en tirer des planches, des poutres, des bastaings et tout autre élément de construction, aux applications multiples, depuis les chantiers navals jusqu'à l'habitat.
Les scieurs de long travaillaient par paire : l'un, que l'on appelait le chevrier se trouvait juché sur le tronc et conduisait la scie ; l'autre, le renardier, la poussait par le dessous pour lui donner l'impulsion nécessaire au sciage.
C'était un métier dangereux et difficile. Un accident, même s'il ne touchait que l'un des équipiers pénalisait également le second, car il était improbable de remplacer l'une ou l'autre des fonctions au pied levé. La paire se retrouvait alors sans travail. Or s'ils en venaient à faire ce métier, les auvergnats ne le faisaient guère par goût mais par nécessité.
L'Auvergne malgré la prospérité qu'elle connait durant l'antiquité puis au 14éme siècle se voit, à compter du 15ème siècle, privée de son autonomie politique et économique. Elle doit céder ses hommes et ses richesses à la monarchie qui l'annexe, appauvrissant peu à peu ses ressources et transformant le pays en province agricole indigente. L'isolation géographique du territoire, le climat montagnard rude et le manque de main d'oeuvre, consécutif aux enrôlements forcés et aux épidémies, ne permettent pas à l'Auvergne de se redresser.
L'exode rural atteint son apogée aux alentours de 1900. Nombre d'auvergnats émigrent en masse vers la région parisienne (les Bougnats de Montaparnasse) et la Bretagne. D'autres choississent de rester au pays, mais les hivers interminables qu'ils subissent (parfois jusqu'à 8 mois), pendant lesquels aucun revenu ne rentre au foyer, les contraignent à rechercher partout en France du travail saisonnier. Leur expertise du bois conduit naturellement une partie de ces derniers à devenir scieur de long.
Mais rares sont les vocations. En témoignent les cérémonies douloureuses de départ qui se tenaient habituellement au mois de septembre, juste avant le début de la mauvaise saison.
Aujourd'hui le métier de scieur de long a disparu en France. Ce sont à présent des machines qui s'acquittent de ce travail pénible.