Les clés du royaume
Regardez-moi
Je ne suis qu’un mangeur de feu sans entrave
La frénésie du sang noir me dévore le cœur
Cet élan, cette force, cette âme, ce courage
Qui sont si inutiles si l’on ne peut aimer
A qui peut-on donner le meilleur de soi-même
Mon cœur est un cimetière couvert de cendres
Vivre sans la voir est le pays de la mort
Pourtant j’ai une faim à manger les étoiles
Entendez-moi
Je suis seul à rouler sur le bord des collines
Par temps bas quand le vent chasse au loup
Certes être vrai dans son chemin à toute heure
Mais on ne dépasse qu’au trépas l’horizon
Par elle j’ai perdu les clés de mon royaume
Mon cœur de soleil fond comme cire d’abeille
Le sillage du vent m’emporte vers son visage
Ses lèvres chaudes comme plumes de perdrix.
Sur la margelle du soir une lanterne luit
Il faut bien qu’il songeât à elle comme elle à lui.