Le retour du père 9
Maintenant il reconnaissait les champs
C’était un matin rafraîchi de bise
Les sapins des bois avaient bien grandi
Tout devait aller bien à la maison
Il enfila l’allée voilà ses filles
Ces grands baisers émus de l’arrivée
Et les accolades de ces retrouvailles
Il avait fallu dire et raconter
La succession compliquée de l’oncle
La reconnaissance de dette signée
Et la contre-lettre qui l’annulait
Disparue sans pouvoir la faire-valoir
De l’héritage elle ne voulait rien
C’est de lui que venaient les malheurs
Robert était cousin de ce banquier
Il l’avait épousée pour la lettre
Plutôt mourir que d’être en faillite
Sa joue tremblait sur sa mâchoire
Avoir voulu le bonheur de sa fille
Et la trouver trahie dans le malheur
Le père était tombé dans le silence
Assis assommé dans le fauteuil
Il se leva lui demandant pardon
Et partit solitaire dans ses bois.