La vie qui s'emploie à la force du coeur

La nuit tragique 1

03/10/2015 21:27

Les bois noirs avaient pris mauvaise renommée

Autour  de la grosse demeure de granit gris

Le vent sifflait dru dans les branches des sapins

Colportant de sombres histoires de bandits  

 

Trois jours à rester seule dans cette forteresse

Sous une neige d’angoisse qui serrait le cœur

Entre chien et loup montait en elle une frayeur

Que ne dissipaient pas les flammes de l’âtre

 

Anne-Marie avait peur sous la courtepointe

Rouge du lit-placard qu’animaient des lueurs

Point de loup-garou ni de  farfadet des rêves

Mais un homme sortant en rampant de sous le lit

 

Sondant les cloisons mettant à bas les tiroirs

Fouillant le secrétaire remuant des papiers

Puis ouvrant une fenêtre sifflant dans la nuit

Il partit attendre à l’extérieur les malandrins

 

Fermé dehors derrière la lourde porte de chêne

L’homme suppliait pour reprendre son couteau

Avançant sa blanche main baguée sous le vantail

Anne-Marie lui trancha d’un coup deux de ses doigts

 

Je jure de te faire crier pitié quelque jour

Hurla-t-il s’enfonçant dans le sang de la nuit

C’est ainsi que commença la triste histoire

Des brigands enfuis dans les forêts du malheur. 

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