La gentiane jaune, ou grande gentiane était autrefois également appelée "quinquina indigène" pour ses propriétés fébrifuges. On l'employait pour soigner la fièvre jaune, dont les crises terribles s'accompagnaient de fortes fièvres.
Cette grande plante vivace mesure entre 0,50 et 1,40 m mais peut atteindre exceptionnellement 2m pour ses parties aériennes. Ses racines, quant à elles, s'enfoncent profondément dans la terre (jusqu'à 1m), ce qui a nécessité la création d'une fourche aux dents et au manche très longs afin d'en faciliter l'arrachage.
Outre les propriétés fébrifuges de la plante, la racine de gentiane est un excellent "tonique amer" et stimulant de premier ordre des fonctions digestives. Elle a en outre une action bénéfique sur l'accroissement des globules blancs et du fait, sur les défenses naturelles, ce qui la rend précieuse pour traiter les cas d'anémie, de fatigue et les états de convalescence. On l'employait aussi comme vermifuge, mais cet usage a été par la suite abandonné. La décoction de racines prise avant le repas, en stimulant la production de salive, a une action apéritive. Prise après le repas, elle facilite la digestion.
La gentiane demande toutefois à être utilisée avec parcimonie. En effet, un usage excessif peut entraîner des malaises, des éblouissements, des maux de tête, de l'agitation nerveuse, et une pesanteur de la zone épigastrique.
En Auvergne, la gentiane constituait l'un des représentants majeurs de la pharmacopée populaire, et chaque maison possédait son outil propre, sa fourche spécifique, pour répondre aux besoins délicats de l'arrachage. Elle est encore utilisée dans nombre de boissons et décoctions, bien que la récolte en soit à présent réglementée.
Dans notre beau pays des Monts du Forez, on la trouve à l'état sauvage aux alentours du Col du Béal, ou le jaune typique de ses fleurs tranche majestueusement avec les buissons ras de myrtilles. Mais attention ! La gentiane est protégée, il n'est pas permis de la cueillir.