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Contes et légendes d'Auvergne : la Galipote

09/04/2018 11:40

La légende de la Galipote remonte à la nuit des temps. Elle s'étend de l'Auvergne, au Sud-Ouest de la France et revêt selon les régions, des aspects différents.

Dans le roman policier "Le Mystère Angèle Donnadieu" c'est la version que me racontait ma grand-mère à la veillée qui s'exprime : celle qui existe seulement dans le Livradois-Forez.

A cet endroit, hérissé de forêts épaisses, la Galipote n'est pas un loup-garou, comme dans la plupart des autres régions, mais une créature polymorphe, qui prend le plus souvent l'apparence d'une vielle dame, ramassant des branches dans la forêt pour alimenter son feu.

Elle apparaît à la tombée de la nuit, aux imprudents qui se promèneraient encore dans les parages... Son allure misérable, son dos courbé sous le poids des ans et ses doigts crochus d'arthrose, suscitent la pitié des bonnes âmes...

 

D'ordinaire, me direz-vous, les êtres bien pensant dans les contes et légendes sont saufs à la fin de l'histoire. Oui, mais le folklore auvergnat est injuste ! Voyez-vous celui qui prend pitié de la Galipote et lui offre son aide, se retrouve bientôt à porter celle-ci et son fardeau sur le dos, jusqu'à une masure qui n'existe pas, si bien qu'à errer dans les chemins sombre, il meurt d'épuisement...

La Galipote est donc une créature profondément mauvaise. La grand-mère de l'inspecteur Pierre Fayet, qui mène l'enquête sur la disparition d'Angèle Donnadieu, lui disait enfant, lorsqu'il était en proie à ses angoisses, qu'il "portait la Galipote".

 

Extrait du texte :

 

Les effluves de l’ail doux embaumaient la pièce, aiguisant l’appétit. Il y avait un je-ne-sais-quoi de réjouissant dans ce fumet familier. Pierre en goûtait avidement l’apaisement, le réconfort, si rares étaient les moments où sa poitrine empesée lui permettait de respirer convenablement.

 

—   Tu portes la Galipote, mon petit… déplorait son aïeule, à l’époque.

 

La Galipote… cette créature maléfique du folklore auvergnat, qui vous guettait au coin du bois, vous sautait sur le dos et ne vous lâchait plus, jusqu’à ce que quelque sort vous en défît… jolie métaphore de l’angoisse...

 

Et si cette légende cruelle était en réalité une terrible métaphore de la mélancolie ?

 

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