Au pont du merle 8
A peine l’enlèvement d’Anne-Marie connu
Le temps de réunir les amis et seller
Les chevaux et galoper à leur recherche
Gaspard arrivait armé de deux pistolets
Il annonça : à l’auberge du pont du merle
C’est là que ces messieurs ont dû les amener
Et les compagnons partirent bien décidés
A dire aux bandits de quel bois ils se chauffaient
Quel carnage quand ils enfoncèrent la porte
Déchargeant sur la tablée fusils et pistolets
Couteau au poing les enragés paraient les coups
Tandis que Gaspard se frayait un dur chemin
Enfin voilà Anne-Marie sauve et délivrée
Quand Robert apparut dans cette confusion
Gaspard tendit son bras armé prêt à tirer
Mais Anne-Marie dévia le coup fatal
Je ne veux pas que ce soit toi qui l’assassine
Supplia-t-elle s’accrochant à ses épaules
Déjà Robert fuyait un pied à l’étrier
Son cheval faisant voler l’eau des ornières
On ne repartit qu’à l’heure où les coqs chantent
Leurs regards se croisaient mêlant joie et chagrin
Elle dans le mutisme lui le cœur chaviré
Se disant qu’il tuerait Robert de ses deux mains.