La vie qui s'emploie à la force du coeur

La grande battue

10/03/2016 16:36

La grande battue 10

 

Il fallait retrouver cet enfant disparu

L’idée d’une battue aux loups était venue

Si les malandrins se terraient dans les forêts

On en trouverait peut-être quelques traces

 

Tous les villages en étaient ce jour de fin mai

Déjà des abois couraient sous les sapins noirs

On traquait déjà un vieux loup dans les halliers

De bois en bois de buissons fous en buissons fous

 

Gaspard avait le sentiment d’être suivi

Il avait des yeux vifs  à voir courir le vent

Tout à coup un point d’acier qui étincelait

Lui apparut la balle fit voler son feutre

 

La nuit était venue dans un brouillard flottant

Troublée par les jappements d’un renard en chasse  

Le vent agitait des touffes de noisetier

La traque aux autres loups venait de commencer

 

Trois jours à arpenter les landes de bruyère

Trois nuits à courir des sentiers de fougère

On avait vu l’enfant marchant dans la montagne

Il était tombé sur une cache dans une grotte

 

Il arriva à la Belle bergère à l’heure

Où les coqs dialoguent avec ceux de faîence

C’était bon de retrouver les bons compagnons

Se concerter en buvant un coup de vin rude

 

Il ne s’agit pas de malheur ou de bonheur

Quand on est bâti d’une certaine façon

Un cœur d’homme faisant ce qui doit être accompli

A s’arracher les yeux pour les donner à l’autre.  

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